escarre

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L’escarre est une lésion de la peau survenant chez un sujet immobilisé au lit ou au fauteuil. La survenue peut être assez rapide, en quelques heures, mais la guérison est longue et délicate. C’est une véritable plaie…

Causes de l’escarre

Selon les interlocuteurs, le fait de garder le lit aura des significations différentes. C’est une nécessité selon le malade en réponse à une fatigue importante, c’est le garant de la récupération selon la famille… Mais c’est une source de catastrophes pour l’équipe soignante avertie de la gravité d’un séjour prolongé au lit, en particulier en raison du risque d’escarres.

Lors d’une immobilisation prolongée, une compression des points d’appui par le poids du corps réalise un défaut de circulation. La peau et les tissus sous-cutanés en souffrent : les zones lésées sont fonction des zones non irriguées. Elles concernent la région sacrée et fessière, les talons…

Chez les sujets âgés, la survenue d’escarres peut être très rapide en cas de perte de la mobilité et de la sensibilité par un trouble neurologique ou en cas d’immobilisation imposée à la suite d’une intervention chirurgicale. Une dénutrition importante, des troubles psychiques représentent de surcroît des facteurs favorisants.

Symptômes de l’escarre

C’est une rougeur qui a la forme de l’appui et qui ne disparaît pas après massage. Inaperçu ou négligé à ce stade, l’escarre poursuit son évolution : apparition d’un œdème, d’un suintement et même de bulles. Puis c’est la plaque noire, correspondant à la nécrose, c’est à dire la mort du tissu. L’escarre se creuse. Il y a infection et putréfaction en dessous de la plaque noire qu’il faut alors exciser. Une fois excisée et bien nettoyée, l’escarre demande un temps de cicatrisation souvent long. Dans certains cas, une greffe cutanée s’avère nécessaire.
Tout au long de cette évolution, des phénomènes douloureux peuvent survenir en particulier au moment ses soins.

Prévention de l’escarre

La prévention demeure essentielle. Elle est le fruit de la vigilance de tous : soignant, patient, famille. Le lever précoce des opérés, le lever quotidien des malades chroniques réduisent la durée de l’alitement et donc la compression des points d’appui. Quant au massage profond des zones menacées, il facilite la circulation.

Dans le lit, le changement régulier des positions alterne les zones d’appui, et l’utilisation de matelas spéciaux permet de réduire la pression aux points d’appui.

Une hygiène soigneuse est indispensable pour garder une peau sèche et propre. Enfin, une bonne alimentation et un régime riche en protéines sont une règle absolue pour compléter la prévention.

Autres conséquences de l’alitement

D’autres complications sont liées à l’alitement prolongé.

Il entraîne des rétractions tendineuses et musculaires rendant la mobilisation douloureuse. A un stade plus avancé, il s’installe une raideur articulaire avec ankylose et déformations. L’absence de mobilisation se complique d’une déminéralisation osseuse diffuse.
Le ralentissement circulatoire favorise la survenue de phlébite et d’embolie pulmonaire, surtout s’il s’agit d’un opéré récent.

En position couchée, la ventilation pulmonaire est moins efficace et facilite la stase bronchique : une surinfection broncho-pulmonaire peut se développer, indépendamment des infections liées aux fausses routes.
Le ralentissement du transit intestinal est responsable d’une constipation plus ou moins opiniâtre et d’une accumulation de matières dans la partie terminale de l’intestin.

Des modifications de la tension artérielle sont constantes avec une baisse de la tension au lever.
Qu’il s’agisse d’une maladie aiguë ou d’une maladie chronique, tout doit être fait pour mobiliser le malade de manière régulière et éviter un alitement prolongé.

Les efforts conjoints du patient, de sa famille et du médecin traitant contribuent à éviter l’une des complications les plus redoutables, la survenue d’escarres.

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