menopause

hormone-menopauseEn France, 10 millions de femmes sont actuellement ménopausées, et presque une sur 5 suit un traitement hormonal substitutif. Le point sur ce traitement de plus en plus indiqué.

La ménopause correspond à l’arrêt des cycles menstruels. Cet événement normal est caractérisé par la cessation des fonctions de l’ovaire entraînant une carence hormonale en œstrogènes et une disparition de l’ovulation mettant fin au pouvoir de procréation.
L’âge de la ménopause se situe entre 48 et 52 ans en sachant qu’il existe des formes précoces et des formes tardives. Il y a en France 10 millions de femmes ménopausées. Chaque année 400 000 nouvelles françaises sont concernées.
C’est donc une étape importante dans la vie d’une femme. Le bouleversement hormonal est responsable de conséquences plus ou moins importantes selon les cas.

Les conséquences de la carence hormonale

Les bouffées de chaleur ne seraient ressenties que par une femme sur deux. C’est cependant la manifestation la plus classique.
Les seins et l’utérus sont les premiers touchés par la privation œstrogénique. Le vagin est également concerné et « involue » : la muqueuse perd sa souplesse, les sécrétions vaginales disparaissent, l’orifice vulvaire se rétrécit expliquant des douleurs lors de l’acte sexuel.
Les accidents cardio-vasculaires voient leur fréquence augmenter lors de la ménopause.
Les femmes ont une perte osseuse plus rapide que celle des hommes. Le risque de fracture est donc grand (tassements vertébraux, fracture du col du fémur). Un traitement estrogénique précoce est capable de prévenir l’ostéoporose post-ménopausique, cependant, ce bénéfice ne persiste que pendant l’utilisation du traitement. A son arrêt, la perte osseuse se manifeste à nouveau.
L’arrêt des règles fait rupture avec le passé, et cette période est source d’interrogations diverses concernant le sens de la vie, le rôle de la mère, le devenir de la sexualité. C’est une période de vulnérabilité qui favorise la survenue de troubles de l’humeur et de l’anxiété.

Traitement hormonal substitutif

Le traitement dit « hormonal substitutif » apporte les hormones que l’organisme ne produit plus.phytoœstrogenes
Plus de 1,7 million de Françaises bénéficient déjà d’un traitement hormonal substitutif. Elles représentent donc 17% de l’ensemble des femmes ménopausées. Une femme sur trois âgée de 50 à 65 ans est substituée. Après 65 ans, seules 3% des femmes bénéficient d’une substitution hormonale. Cependant, le nombre de femmes traitées augmente régulièrement : elles sont ainsi 6 fois plus nombreuses qu’il y a 20 ans.

Les abandons avant la fin de la deuxième année de substitution sont fréquents, alors que, pour un bénéfice osseux significatif jusqu’à la fin de la vie, il devrait durer au moins 7 à 10 ans.
L’efficacité du traitement estrogénique est largement reconnue sur les bouffées de chaleur ou les troubles de la libido. Mais surtout, il contribue à la prévention et au traitement de l’ostéoporose. Ses effets préventifs du risque artériel et peut-être de la maladie d’Alzheimer sont à prendre en compte.

Un tel traitement est contre-indiqué en cas d’antécédent de cancer du sein ou de l’utérus, d’embolie pulmonaire ou de phlébite.
La décision finale est prise par la femme correctement informée et par son médecin. Il faut un traitement personnalisé, « sur mesure » en fonction des caractéristiques de chacune : traitement continu ou discontinu, œstrogène seul si la patiente a subi l’ablation de l’utérus, œstrogène et progestérone si l’utérus est en place.
On utilise de préférence des œstrogènes naturels par voie cutanée ou transdermique. Il faut une surveillance médicale régulière : examen clinique (tension artérielle, seins, examen gynécologique) et examens complémentaires (bilan biologique, mammographie). Pour bénéficier des avantages du traitement, celui ci doit durer au moins 5 ans.

La question posée par les femmes est celle de la survenue d’un cancer du sein sous traitement. Il faut savoir que l’incidence de ce cancer augmente avec l’âge. Si le traitement substitutif est de 5 ans, le risque de développer un cancer du sein par rapport au risque naturel de l’âge n’est pas augmenté.
Il faut savoir aussi que lorsque l’impact souhaité du traitement n’est que local, vésical ou vaginal, l’emploi d’œstrogènes par voie locale peut-être suffisant.

Les phytoœstrogènes sont des composés d’origine végétale doués d’une activité proche de celle des hormones. Ils sont contenus dans le soja, le riz. Peuvent-ils remplacer les œstrogènes ? Dans l’immédiat ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité faute d’études.

Les avantages d’un traitement hormonal de la ménopause sont nombreux. Il en résulte une amélioration de la qualité de vie. Mais il a ses limites, ses contre-indications et impose une surveillance médicale régulière. Il est donc indispensable qu’à l’occasion du dialogue avec son médecin, la femme reçoive une information objective pour prendre une décision éclairée.

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