En vieillissant, on paye ses excès alimentaires. Un repas trop gras et c’est la bile qui risque de s’épaissir. Place alors aux coliques hépatiques et à la jaunisse !
Le foie fabrique nuit et jour la bile nécessaire à la digestion des graisses alimentaires. En facilitant leur circulation et en évitant qu’elles ne s’accumulent dans les artères, la bile joue un rôle dans la prévention de l’athérosclérose. Entre les repas elle est stockée dans la vésiculaire biliaire. Celle-ci a la forme d’une poche ovale, située sous le foie. Elle reçoit la bile produite par celui-ci et la garde en attendant que l’organisme en ait besoin. A ce moment-là, elle la propulse vers l’intestin.
Causes
Ce processus idéal se dérègle lorsque la bile est trop épaisse ou que la vésicule est «paresseuse». Du coup, la bile, mélangée aux graisses alimentaires, forme des masses : ce sont les calculs. Ils peuvent être petits comme des grains de sable ou gros comme des balles de golf et peuvent provoquer d’importantes douleurs et des troubles de la digestion.
Le risque d’apparition des calculs biliaires augmente avec l’âge, l’obésité, une alimentation trop riche et un diabète. Ils sont très fréquents après 60 ans et plus chez les femmes que chez les hommes, mais le plus souvent, les calculs restent « muets », au sens où ils n’entrainent ni troubles, ni douleurs.
Symptômes et diagnostic
Chaque contraction de la vésicule qui tend à évacuer un calcul, provoque de vives douleurs, appelées coliques hépatiques. Ces douleurs se situent le plus souvent au niveau du creux épigastrique (en dessous du sternum, au niveau de la région ou se trouve l’estomac) ou juste sous les côtes a droite ; elle peut irradier vers l’épaule droite et le dos. Si l’un des calculs parvient à s’échapper, il risque de rester coincé dans le canal d’évacuation, de l’obstruer et d’empêcher l’écoulement de la bile dans l’intestin. Cela peut provoquer un ictère c’est à dire une jaunisse. Il y a également un risque d’infection car les calculs sont des corps étrangers dont la présence favorise la prolifération de microbes.
Le diagnostic est fait par l’examen clinique complété par une l’échographie abdominale (si les calculs contiennent du calcium, ils sont également visibles à la radiographie ordinaire).
Traitements
Avoir un calcul dans la vésicule biliaire est assez banal chez la personne âgée : le plus souvent, on ne propose un traitement que s’il se manifeste par des douleurs ou s’il survient des complications Deux types d’interventions sont possibles. L’une consiste à ouvrir largement l’abdomen et l’autre – plus récente et en plein développement – consiste à pratiquer une petite incision permettant de retirer le calcul par cœlioscopie. Ce procédé permet une convalescence plus rapide mais n’est pas réalisable dans tous les cas.
D’autre part, depuis les années 80, un traitement non invasif – la lithotritie extracorporelle – est apparu. Il consiste à dissoudre les calculs par voie externe. Mais ce procédé n’est applicable que dans certaines conditions (selon la taille, la composition du calcul…)
Un traitement médicamenteux oral d’une durée moyenne d’un an et demi peut être proposé pour certains petits calculs, en l’absence de complications.
